Voilà maintenant 167 jours que j’ai tout plaqué pour partir faire le tour du monde.
C’est avec soulagement que je quitte aujourd’hui l’Inde : soulagement, non pas parce que j’ai détesté ce pays, mais plutôt parce qu’il m’a épuisé. En réalité, j’étais déjà affligé par le fait de m’y rendre, particulièrement après une semaine de rêve passé à Dubaï. Malgré tout, c’était un devoir pour moi de visiter ce pays qui me promettait un dépaysement à tous les niveaux.
J’avais entendu tellement de choses sur l’Inde que je ne pouvais qu’avoir des anticipations mitigées. À vrai dire, je m’attendais au pire. Je m’attendais littéralement à aller à la guerre.
Je suis débarqué à l’aéroport de Delhi psychologiquement prêt pour affronter tous ces chauffeurs de taxi pirate, bagagistes et arnaqueurs à la recherche de touriste fraîchement débarqué dans leur pays. Bref, je me voyais déjà essayer de construire mon chemin à travers une foule d’Indiens prêts à tout faire pour me soutirer quelques roupies.
Eh bien, à ma grande surprise, ça ne s’est pas passé comme prévu. À vrai dire, personne n’est venu m’aborder pour me proposer un quelconque service, pas même un honnête chauffeur de taxi.
« Wow! Si c’est ça l’Inde, ça va être du gâteau!» me disais-je!
Je payai mon taxi prépayé et parti en direction de mon auberge.
La vraie Inde ne se fit pas attendre très longtemps…
Un court voyage qui aurait normalement dû prendre 15 minutes aura finalement duré 3 longues heures. Un trafic épouvantable m’attendait à quelques minutes seulement de l’aéroport. Des voitures, motos, velotaxi et tuk-tuk partout se chevauchaient au centimètre prêt pour arriver à destination avant son voisin.
Les bruits de klaxon incessables, la hiérarchie routière complètement absente et le nombre surélevé de véhicules routiers au mètre carré étaient choquants. Bref, le chaos total.
En fait, aucun code de la route ne semblait être présent ou appliqué dans cette ville, code qui soi dit en passant n’étais pas absent que sur la route…
Je suis resté bouche bée à plusieurs reprises lorsqu’on me devançait dans la courte file de la billetterie du Metro comme si j’étais complètement invisible. Je dois avouer qu’au début, ça me pompait un peu, mais au final j’en riais plus qu’autre chose. Et puis je me disais, c’est peut-être chose courante dans ce pays. Après tout, les règles et coutumes sont complètement différentes ici.
Enfin, ma traumatisante expérience se poursuivit jusqu’au summum, lors de mon arrivée à Varanasi: la ville sacrée en bordure du Gange. Dans cette rivière polyvalente, les gens s’y baignent, s’y lavent, y boivent et y font la crémation des corps. Les cendres de la majorité de ces derniers y sont jetées. Pour ce qui est des enfants, femmes enceintes et homme de grandes importances, ils y sont plutôt coulés jusque dans le fond de la rivière à l’aide de pierre massive. Bref, une ville à éviter pour les âmes sensibles et maniaques de propreté.
L’Inde du Sud pour relaxer…
Je me suis remis de mes émotions fortes en prenant quelques jours de répit à Goa, un véritable havre de paix si on compare cette région aux précédentes visitées, pour finalement quitter le pays à partir de Mumbai, une ville beaucoup plus propre et structurée que toutes les autres que j’ai pu voir en Inde. Mais attention, vous n’échapperez pas arnaqueurs de grande classe. De vrais magiciens qui peuvent vider votre portefeuille en un tour de main. Je le sais, car j’ai assisté à leur magie en tant que spectateur, mais également en tant qu’acteur impliqué.
Somme toute, j’aurais pu vous dire au court de cet article que le Taj Mahal était vraiment splendide ou que Mumbai est responsable d’un plus grand nombre de productions cinématiques qu’Hollywood, mais en fin de compte, un voyage en Inde, ça demeure beaucoup plus que ça. C’est une expérience intense qui se vit qu’en y allant.
Comme vous pouvez le constater, l’Inde n’est pas le pays que j’ai préféré, mais je suis content de l’avoir vu et vécu. On ne peut pas tout aimer. Et puis, comme beaucoup disent : « L’Inde, on adore ou on déteste. »
30 millions de personnes utilisent le train chaque jour pour voyager en Inde.
Le « Red Fort » de Delhi, un des nombreux forts et monuments qu’on peut retrouver en Inde
Varanasi, la ville sacrée. Certainement le lieu le plus mythique que j’ai vu de ma vie.
Plages, chaleur, soleil et restaurants sont au rendez-vous à Goa.
On peut observer derrière la plupart des camions en Inde « Horn OK Please ». J’aurai entendu plus de bruits de klaxon en 5 minutes en Inde qu’en 1 an dans mon propre pays.
Dharavi Slum : le 3e plus gros ghetto au monde. Merci à Nikesh et l’équipe de Mystical Mumbai pour le super tour organisé au sein de ce lieu fascinant.